Votre appartement est sans doute rempli de produits fabriqués dans d'autres pays. Il y a peut-être des tapisseries d’Inde, des chaussures d’Indonésie ou encore des appareils électroniques de Chine. Ces produits parviennent à vous grâce aux entreprises d'import-export. Ce sont les intermédiaires du commerce mondial qui relient les fabricants aux acheteurs dans des pays étrangers, et vice-versa.
Par exemple, imaginez un fabricant de meubles qui cherche à vendre ses produits sur des marchés étrangers. Une entreprise d'import-export peut les aider à trouver des marchés internationaux et des acheteurs pour leurs marchandises.
Découvrez comment lancer votre entreprise d’import-export.
Types d'entreprises d'import-export
Les entreprises d'import-export facilitent le commerce international. Les principaux types d'entreprises d'import-export diffèrent en termes de focus, de moyens de rémunération et de risques assumés :
Entreprise de commerce à l'exportation
Une entreprise de commerce à l’exportation recherche les tendances du marché et se concentre sur les acheteurs étrangers qui vendront les produits d’exportation. Elle met ensuite en relation les acheteurs et les fabricants nationaux qui veulent exporter leurs produits. L'entreprise prend souvent possession temporaire des marchandises pendant l’envoi, et après distribution, elle perçoit une commission.
Société de gestion à l’exportation (SGE)
Les SGE travaillent au nom du vendeur. Elles se spécialisent généralement dans un créneau ou une industrie spécifique. Par exemple, un fabricant de meubles souhaite vendre à l'étranger, il paiera une SGE pour trouver des distributeurs et des revendeurs sur un marché international. La société s'occupe de l'expédition et gère la paperasse. Une SGE peut recevoir un salaire, une commission ou des honoraires.
Société de commerce international (SCI)
Ces intermédiaires indépendants recherchent et achètent des biens à une entreprise nationale ou un fabricant étranger, puis les revendent avec une marge bénéficiaire. Dans ce type d'entreprise d'import-export, le commerçant assume tous les risques, mais peut générer un profit potentiel plus important.
Comment démarrer une entreprise d'import-export
- Trouvez votre créneau et rédigez votre business plan
- Financez et enregistrez l'entreprise d’import-export
- Trouvez un marché cible et développez une stratégie marketing
- Sourcez des produits et entrez en contact avec des fournisseurs
- Fixez les prix et vendez vos services
- Connaissez les documents d'expédition à préparer
Lancer une entreprise d'import-export peut faire peur, étant donné que la réglementation du commerce mondial est complexe. Gardez en tête ces conseils et pensez quand même à effectuer les recherches adaptées aux spécificités de votre type d'entreprise :
1. Trouvez votre créneau et rédigez votre business plan
Quelle industrie ou quels produits vous inspirent le plus ? Commencez par :
Étudier le marché
Pour déterminer si les produits qui vous intéressent sont susceptibles de se vendre, vous pouvez utiliser par exemple Google Trends, des rapports sectoriels, les outils du Centre du Commerce International (ITC) et des analyses des réseaux sociaux.
Choisir le type d'entreprise approprié
Sélectionnez votre entreprise d'import-export sur un type qui correspond le mieux à votre vision : entreprise de commerce à l’exportation, SGE ou SCI.
Rédigez un business plan
Un business plan décrit comment vous allez gérer la qualification à l'étranger (l'enregistrement de l'entreprise dans des pays étrangers) pour y faire des affaires. Il précise aussi les exigences en matière de licences, d'assurances et de permis. Des avocats et des conseillers spécialisés dans le commerce international peuvent vous aider. Des services publics fournissent aussi des conseils.
2. Financez et enregistrez l'entreprise d’import-export
Les coûts de démarrage varieront en fonction de votre type de produit, du stockage, de l'emplacement, du budget marketing et des frais de voyage. Prenez aussi en compte le coût des salaires, de l'espace de bureau, de l'assurance, de l'équipement de bureau, des opérations, de la distribution et des frais logistiques pour emballer, stocker et expédier les marchandises. Vous aurez besoin de suffisamment de capital de démarrage pour couvrir ces coûts avant que le chiffre d’affaires ne commence à rentrer.
Une fois que vous avez constitué votre capital, il est temps de créer votre entreprise :
Enregistrez l'entreprise
Créez une structure juridique dédiée pour que votre activité soit déclarée auprès de l’administration fiscale. Vous obtiendrez alors un numéro SIRET.
Vous pouvez choisir parmi plusieurs statuts juridiques :
- Auto-entreprise : il est tout à fait possible de créer une entreprise d’import-export en devenant auto-entrepreneur (micro-entreprise), mais gardez en tête que des plafonds de chiffre d’affaires s’appliquent. En clair, vous pouvez choisir ce statut uniquement si votre CA annuel HT ne dépasse pas un certain montant. Par ailleurs, avec ce statut, vous ne serez pas assujetti à la TVA si vous n’atteignez pas les seuils de chiffre d’affaires prévus.
- Société : en société, plusieurs types de structures existent : EURL, SARL, SASU et SAS. Elles diffèrent en termes de nombre d’associés autorisés et de fiscalité.
Accomplissez les formalités administratives
Par ailleurs, il est indispensable d’obtenir un numéro de TVA intra-communautaire. Vous pouvez le demander sur votre espace fiscal professionnel, sur le site impots.gouv.fr. Si vous avez choisi le statut de la micro-entreprise, l’exemption de TVA peut s’appliquer.
Vous devez aussi obtenir un numéro EORI (Economics registration and identification). Pour cela, il faut faire une demande d’immatriculation auprès de la douane sur douane.gouv.fr.
Si vous vendez des marchandises auprès d’autres membres de l’Union européenne, ou que vous achetez pour plus de 460 000 € par an à un autre pays membre, vous devrez effectuer chaque mois un état récapitulatif de la TVA aux livraisons de biens intra-UE (si vous êtes assujetti à la TVA). Par ailleurs, il se peut que vous deviez remplir une enquête statistique mensuelle sur les échanges de biens intra-Union européenne (EMEBI).
Obtenez des licences commerciales
Vous n’avez pas besoin de licences pour échanger de nombreux produits, mais certains, comme les produits agricoles, requièrent une autorisation ou des permis supplémentaires de la part des autorités. Par exemple, vous pourriez avoir besoin d'une licence pour vous conformer aux normes de santé et de sécurité, aux réglementations environnementales ou aux restrictions commerciales.
Souscrivez à une assurance
Les entreprises d'import-export peuvent opter pour une assurance crédit-export (en plus de l'assurance commerciale standard) auprès de BpiFrance.
3. Trouvez un marché cible et développez une stratégie marketing
L’étude de marché consiste à faire des recherches sur le consommateur final que vous ciblez. Étant donné que les entreprises d'import-export établissent toujours des connexions avec à la fois les exportateurs et les importateurs, elles peuvent trouver des clients potentiels des deux côtés. Une autre possibilité est de servir une niche sur un marché international, comme la santé.
Pour amener des clients cibles à votre porte, développez votre présence en ligne et contactez directement des fabricants, des distributeurs ou des commerçants. Présentez votre entreprise, parlez du potentiel des marchés internationaux et convainquez-les que vous pouvez obtenir des résultats.
4. Sourcez des produits et entrez en contact avec des fournisseurs
C'est sans doute la partie la plus amusante d’une activité d’import-export. Vous recherchez des produits et établissez de solides connexions avec un fabricant local ou étranger.
Pour sourcer des biens à fort potentiel, vous pouvez vous rendre à l'étranger, répondre à des demandes de fabricants étrangers ou participer à des salons professionnels. D’autres possibilités sont de contacter des bureaux de développement dans des ambassades, parcourir des publications commerciales et faire des recherches sur Internet.
Ensuite, il s’agit de trouver des acheteurs pour les biens importés ou exportés. Pour cela, exploitez toutes les ressources en ligne disponibles, telles que les places de marché B2B, les annuaires spécifiques à l'industrie et les ressources commerciales gouvernementales. Sans oublier les salons professionnels, le cold calling, les fédérations sectorielles et les chambres de commerce.
5. Fixez les prix et vendez vos services
D’autres tâches complexes vous attendent : déterminer les tarifs et trouver comment acheminer les produits du fabricant à l’acheteur. Vous devrez considérer les meilleures options pour l'expédition, l'emballage et le stockage. De nombreuses entreprises d'import-export facturent par commission ou honoraires.
Dans le cas d’une commission, le prix de vente est déterminé par le volume d'unités vendues et la commission perçue, généralement 10 % à 15 %. Si le produit est facile à vendre, un modèle de commission peut être plus simple.
Recevoir des honoraires signifie obtenir un paiement garanti prédéfini. La tarification d'honoraires dépend du salaire estimé par heure, des avantages, du temps consacré à la recherche de marché, des coûts indirects impliqués (frais d'exploitation) et d'un pourcentage de profit sur la main-d'œuvre, les matériaux et les frais généraux.
Les paiements sont traités de plusieurs manières à mesure que les marchandises transitent par le pipeline du commerce d'import-export :
- Envoi d’espèces à l’avance : l'exportateur reçoit le paiement avant que le produit n'atteigne réellement l'acheteur. Les acheteurs peuvent s'inquiéter de payer pour des produits qu'ils n'ont pas encore reçus. En clair, le paiement en espèces à l'avance est risqué pour les importateurs.
- Lettre de crédit : c’est un engagement d'une banque au nom de l'acheteur. La banque garantit que l'exportateur recevra le paiement, tant qu'il respecte les termes et conditions de la vente. Les lettres de crédit sont idéales pour les nouveaux acheteurs sans antécédents de crédit, car la banque soutient la transaction.
- Encaissement documentaire : dans ce cas, un exportateur délègue la collecte de paiement à sa banque (la banque émettrice), qui envoie les documents requis à la banque de l'acheteur (la banque collectrice) et lui indique comment payer. Les encaissements documentaires ont tendance à être moins chères que les lettres de crédit, mais elles manquent d'un processus de vérification. En cas de non-paiement, les recours juridiques peuvent être limités.
- Compte ouvert : cela donne aux importateurs 30, 60 ou 90 jours pour payer les marchandises après la livraison. Cela bénéficie davantage à l'importateur qu'à l'exportateur, qui assume plus de risques, mais qui peut se doter d’une assurancecrédit pour couvrir un éventuel non-paiement.
- Consignation : l'exportateur ne reçoit pas de paiement tant que l'acheteur n'a pas vendu les produits. L'exportateur conserve techniquement la propriété des marchandises jusqu'à ce que la vente soit finalisée. Un exportateur a intérêt à vouloir cet arrangement s'il cherche à augmenter la disponibilité des produits et à réduire les coûts de stockage.
6. Connaissez les documents d'expédition à préparer
Voici les documents les plus courants à prévoir pour chaque import ou export. Gardez en tête que les documents exacts que vous devrez préparer dépendent des pays d’expédition et de destination.
Facture pro forma
La facture pro forma est un document envoyé par un vendeur à un acheteur avant la transaction. Elle inclut plusieurs informations obligatoires, notamment une description des marchandises, un prix et une date.
Facture commerciale
La facture commerciale, elle, est émise après une transaction commerciale et contient plus d’informations, comme une description complète et le lieu de la transaction.
Liste de colisage
L’expéditeur est chargé de fournir la liste de colisage (ou packing list), lorsque les produits sont prêts à être transportés. Ce document contient des informations sur les marchandises expédiées et sur leur emballage, comme les numéros des cartons, le nombre d’articles dans chaque colis ainsi que le poids et les dimensions.
Connaissement (Bill of Landing)
Dans le cas d’un transport maritime, il est obligatoire d’établir un connaissement. C'est un contrat entre le propriétaire du produit et le transporteur expédiant les marchandises.
Lettre de transport aérien
C'est comme un connaissement, mais pour les expéditions par transporteurs aériens. Elle inclut des informations sur les marchandises pour le suivi pendant l'expédition.
Certificat d'origine
Ce document, qui certifie le pays de fabrication du produit, n’est pas toujours requis par le pays de destination, mais il peut être demandé par l'acheteur. Il est émis par une chambre de commerce. C’est grâce à ce document que les marchandises sont acceptées dans le pays de destination et se voient appliquer un taux de droit de douane.
Déclaration en douane
Vous devez déposer une déclaration en douane lorsque vous importez des marchandises dans le territoire douanier de l’Union européenne ou que vous exportez des marchandises hors de ce territoire.
Licence d'exportation ou d’importation
Avant l’expédition, renseignez-vous sur la base de données TARIC pour savoir si vous avez besoin d’une licence pour importer ou exporter vos produits.
FAQ sur les entreprises d'import-export
Quels documents sont nécessaires pour une entreprise d'import-export ?
Les documents requis varient en fonction des pays impliqués et des marchandises, mais les plus courants incluent :
- Factures pro forma
- Factures commerciales
- Listes de colisage
- Connaissements (Bill of Landing)
- Lettre de transport aérien
- Certificats d'origine
- Déclarations en douane
- Licences d'import-export
Les entreprises d'import-export sont-elles rentables ?
Les bénéfices moyens varient beaucoup d’une société à l’autre. Pour s’assurer que votre entreprise d'import-export soit rentable, contrôler vos coûts indirects et fixez les prix des produits de façon à dégager une marge bénéficiaire.
Ai-je besoin d'une licence pour importer des produits en France ?
Dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de détenir une licence pour importer des biens en France, mais certaines marchandises nécessitent l’obtention d’une licence avant leurs importations sur le territoire national. C’est par exemple le cas de produits qui peuvent porter atteinte à la sécurité nationale ou à la santé publique.
Important : cet article est rédigé dans un but informatif et n'a aucune valeur légale. Nous vous recommandons de prendre contact avec un conseiller juridique ou les autorités compétentes (telles que les douanes françaises) pour obtenir des informations adaptées à votre situation précise et à votre pays de résidence. Shopify décline toute responsabilité quant à l'utilisation ou à l'interprétation des informations présentées.